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Blog-Serge-FREYDIER
9 janvier 2018

Question à Luc Ferry: qu'est-ce-qu'une vie réussie?

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Dans un sondage http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/ demandait : => Selon vous, quelle est, parmi les propositions suivantes, la meilleure définition d’une vie réussie (deux réponses possibles) ?

Etre comblé par sa vie de famille : 54 %
Avoir su trouver un équilibre : 33 %
Ne pas avoir de problèmes d’argent : 24 %
Mener sa vie comme on l’entend : 21 %
Atteindre la sagesse et la paix intérieure : 17 %
Avoir trouvé l’amour de sa vie : 17 %
Faire une brillante carrière : 7 %
Occuper une place importante dans la société : 3 %

Selon le philosophe Luc Ferry: " Une "vie bonne", réussie au sens philosophique, ne saurait se réduire à la réussite sociale. Les religions, mais aussi les grandes visions philosophiques du monde partaient de la conviction qu’une vie bonne ne se mesurait pas à l’aune des seuls "succès", mais qu’elle devait être une vie accomplie, une vie qui a du sens. Pour en juger, elles se référaient à des principes transcendant l’individu – l’ordre cosmique des Anciens, le divin des croyants, les utopies patriotiques ou révolutionnaires des laïcs, etc"..."A l’évidence, le phénomène le plus marquant de l’époque contemporaine, du moins en Occident, tient au fait que ces grandes réponses tendent à s’estomper. Tout se passe comme s’il nous fallait alors apprendre à distinguer entre une "vie réussie" et une "vie ratée" sans sortir de la vie, en demeurant, comme nous y invitait déjà Nietzsche, dans la seule sphère de l’immanence. Il s’agit alors de comparer différents modes d’existence plutôt que de juger l’ensemble de sa vie à l’aune d’un principe transcendant tels que ceux que je viens d’évoquer. Est-ce possible, tenable?"

 "ce sondage confirme de manière éclatante ce à quoi je réfléchis maintenant depuis une dizaine d’années, c’est-à-dire à l’importance primordiale donnée à l’amour et à la vie privée, tout particulièrement familiale. C’est ce que j’annonçais dans mon livre “L’Homme-Dieu ou le sens de la vie”. J’y avais consacré un long chapitre à la naissance de cette famille moderne qui allait installer à la fois le principe de la vie privée et celui de l’amour comme donneurs de sens à l’existence humaine. A cet égard, ce sondage est tout à fait parlant. Il reflète l’événement majeur probablement des vingt ou trente dernières années, notamment par rapport au « tout est politique » de Mai 68, à savoir la conviction que le centre de notre vie est bien davantage dans la vie privée que dans la vie publique. Aujourd’hui, ce n’est plus pour la vérité, peut-être même pas pour la justice ni pour la beauté que l’individu moderne est prêt à mourir. Les seuls êtres pour lesquels il peut le cas échéant risquer sa vie, ce sont les êtres aimés, les proches. Par où l’on retrouve à travers la problématique du sacrifice, la dimension du sacré, une dimension religieuse de l’amour."

Qu’est-ce alors aujourd’hui qu’une vie réussie ? Pour connaître le point de vue personnel de l’auteur, il faut attendre sa conclusion. La sagesse que propose Luc Ferry repose sur trois piliers : singularité, intensité, amour. Il s’agit, partant de la particularité de sa condition, d’« élargir sa pensée » et ses expériences jusqu’à l’universel de l’humain. On rejoint ainsi le critère nietzschéen de l’intensité : on vit d’autant plus intensément que l’on s’ouvre le plus à l’autre, à la nouveauté, « à la diversité des cultures et des êtres ». Un tel chemin culmine dans l’expérience de l’amour, qui est une relation à la singularité de l’autre : ce qui en fait un être unique, irremplaçable. 

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