Claude Bartolone l'homme du perchoir
Dans la matinée du 15 décembre 2015, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a renouvelé, par acclamation, comme cela était prévu, sa confiance à Claude Bartolone, afin qu’il reste à la présidence de l’institution, malgré sa défaite lors des élections régionales en Ile-de-France.
Après avoir déclaré que « Claude Bartolone a été un très bon président de l’Assemblée nationale », Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a proposé aux élus de lui « redonner » leur « confiance ». Tous les socialistes se sont alors levés pour applaudir M. Bartolone, « ce qui dispense d’un vote formel », a expliqué une élue.
M. Bartolone avait été élu à ce poste en juin 2012. Il s’était mis « en congé de présidence » le temps de la campagne pour les régionales. Battu par Valérie Pécresse au second tour, il avait immédiatement annoncé qu’il remettrait son mandat entre les mains du groupe PS. « Cela dispense d’un vote formel », a résumé une élue.
Revenant sur ses propos controversés à l’endroit de sa rivale, selon lesquels elle défendrait « en creux », « Versailles, Neuilly et la race blanche », M. Bartolone a concédé devant les députés socialistes une formule « pas forcément calibrée ».
Le Président de l’Assemblée nationale joue un rôle essentiel dans la vie politique française, du fait de sa place au sein des institutions de la République et de sa contribution essentielle au bon fonctionnement de l’Assemblée. Son rôle a été approfondi par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et la modification du Règlement qui en a découlé.
Cela explique que l’Assemblée nationale ait été, sous la Vème République comme sous les Républiques précédentes, présidée par des personnalités politiques de premier plan. Depuis 1958, se sont succédé Jacques Chaban-Delmas (1958-1969, 1978-1981 et 1986-1988), Achille Peretti (1969-1973), Edgar Faure (1973-1978), Louis Mermaz (1981-1986), Laurent Fabius (1988-1992 et 1997-2000), Henri Emmanuelli (1992-1993), Philippe Séguin (1993-1997), Raymond Forni (2000 2002), Jean-Louis Debré (2002-mars 2007), Patrick Ollier (mars-juin 2007), Bernard Accoyer (2007-2012) et Claude Bartolone (à partir du 26 juin 2012).
Lors de sa première séance, l’Assemblée nouvellement élue, présidée par son doyen d’âge, élit son Président. Cette élection, acquise pour toute la durée de la législature, a lieu au scrutin secret à la tribune. Si la majorité absolue des suffrages exprimés n’a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, au troisième tour, la majorité relative suffit et, en cas d’égalité de suffrages, le plus âgé est élu.