J'ai vu la roue de la mort
Un numéro de cirque doit susciter de l'émotion, c'est bien le cas de Logane Caplot (photo) et de sa roue de la mort. Imaginez deux hommes en train d’exécuter des sauts périlleux sur une sorte de sablier géant sans cesse en mouvement. Logane n'en est pas l'inventeur, il m'a dit s'être inspiré de colombiens.
Je me suis alors dit que ses deux hommes dans leurs sphères en mouvement intitulées roue de la mort renvoyaient peut-être à une symbolique dans la tradition de la Colombie. Et dans certains textes on nous dit qu'ne croyance diffuse, plongeant ses racines oubliées dans les traditions orales créoles et métisses de l’époque coloniale, veut que les victimes de mort subite ou violente aient manqué de temps pour leur repentir et pour que les violences vécues au cours de leur vie soient pacifiées.
Donc les victimes de mort soudaine ou violente sont bloquées dans une sphère liminaire entre monde terrestre et monde des morts, attachées au premier par leur besoin des prières des vivants et soucieux de réaliser assez de bienfaits pour pouvoir accéder au royaume des Défunts. Ce statut d’entre-deux, lié à ce double besoin qui les rend tributaires des humains.
Quand tu es dans les sphères de la roue devant un public admiratif et angoissé, tu es bien dans cet entre deux, où tout peut basculer en un instant.