Benjamin Loyauté a le sens du beau
Benjamin Loyauté est commissaire d'exposition, enseignant à l'Université d'Art et Design de Genève, mais aussi animateur de colloques à travers le monde. Il sera co-commissaire général de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne, dont le thème est "Les sens du beau" du 12 mars au 12 avril 2015. .C'est un accélérateur de la planète design, on peut le qualifier de « designer de mots »
Pouvez-vous nous en dire plus sur le thème de cette année ?
B. L. : Les sens du beau.... C’est un thème dont l’histoire et la société ont toujours débattu. Au-delà de l’expérience universelle et sans idéologie dont les enfants et les contemplatifs se font très souvent échos avec un "C’est trop beau !", on ne peut sacrifier cette spontanéité au profit d’un beau uniquement didactique, analytique et même parfois dogmatique comme on ne peut tomber, non plus, dans la banalité du "il en faut pour tous les goûts" tout aussi insipide qu’une absence de réflexion.
Le thème incite aux débats. Il ne faut cependant plus avoir peur de s’affronter à la notion de beau en design sans avoir à le justifier à chaque fois à travers l’utile comme par acquis de bonne de conscience. Le design possède de facto, une valeur d’usage et une valeur symbolique.
Comment appréhender le thème Les Sens du beau ?
B. L. : Pour tout vous dire, il s’agit pour moi d’un des thèmes le plus audacieux qui soit, c’est peut être aussi celui qui est le plus proche de nous et sur lequel il ne faut plus craindre de se pencher. Sa grammaire est aussi la plus générative en termes de projections et d’idées. Je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet pour l’instant car nous avons un an pour le faire. Je dirais seulement que le beau n’est pas générique ni même achromatique. Il faut réviser les "ce qu’on en dit" et les affirmations restrictives.
Le sens de la Biennale, lui, est international et il ne s’agit pas de l’oublier !