Pierre Larrouturou recalé à la Primaire
Ce 8 décembre 2016 le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a estimé que Nouvelle Donne, le MRC et le MDP ne pouvaient participer à la Belle Alliance populaire.
"Leur désir de souscrire à la Belle Alliance populaire est un peu tardif ", a-t-il ajouté, estimant la primaire « un peu victime de (son) succès " "Mais la primaire de la gauche ça n'est pas open bar "
Dommage car Pierre Larrouturu fait toujours des démonstrations économiques très pédagogiques, enfin on allait voir de de l'analyse économique lors d'un débat TV. Nous avions pu voir Pierre Larrouturu le vendredi 29 mai 2015 à Saint Etienne, car il était invité par Nouvelle Donne Loire. Pierre Larrouturou est co-fondateur de Nouvelle Donne et conseiller régional d'Ile-de-France. Il n'a pas peur de proposer des schémas pour livrer ses analyses économiques.
Prenons l'exemple de la dette. Quel est son point de vue?
"C’est un point fondamental. On se trompe souvent de diagnostic. La crise de la dette vient de la dérégulation. Nous ne sommes pas dans une crise de l’Etat providence, mais de l’Etat dérégulé. Si on se trompe de diagnostic, on ne peut pas sortir de la crise."
"Regardez la courbe de la dette totale américaine. Jusqu’à l’arrivée de Ronald Reagan, elle est stable. On a connu trente ans de prospérité, sans avoir besoin de dette privée ou publique. Même le premier choc pétrolier n’a pas eu d’impact sur l’endettement. La cassure a lieu à l’arrivée de Ronald Reagan et de sa politique néolibérale.
Pourquoi ? Parce que la part de la richesse produite qui va aux salaires diminue considérablement, au profit de la part qui va au capital. Et ce phénomène n’a pas seulement lieu aux Etats-Unis. Pour compenser cette diminution, l’endettement privé ou public a pris le relai."
Depuis 30 ans, ce sont 150% du PIB qui sont ainsi partis vers les marchés financiers : 150% du PIB qui auraient pu aller aux salairés. Il faut récupérer une bonne partie de ces 150% pour les remettre dans l’économie réelle.
Nous ne disons pas que le point haut de 1982 [les salaires captant 72% de la valeur ajoutée] était durable. Quand le chancelier allemand Helmut Schmidt mettait alors en garde contre un partage trop dévavorable au capital, ce qui selon lui menaçait les investissements, il n’avait pas tort. Quand Mauroy disait qu’on en avait peut-être un peu trop fait pour les salaires, c’était vrai à l’époque. Mais en France, aujourd’hui, le niveau des salaires est 11 points plus bas que le maximum historique.
Le point haut de 1982 n’était pas durable, mais le point bas d’aujourd’hui ne l’est pas non plus. Et c’est uniquement parce qu’on a laissé l’endettement gonfler qu’on a pu maintenir la consommation à son niveau. Il faut retrouver un équilibre.
La solution, ce n’est pas l’austérité, c’est la justice sociale. La justice sociale, ce n’est pas un luxe auquel il faut renoncer à cause de la crise. La justice sociale, c’est le seul moyen de sortir de la crise.