Elodie Frégé et la beauté hitchcockienne
Quand j'ai vu la chanteuse (auteur-compositeur-interprète) c'était plutôt plein soleil. Elle se rendait à son lieu de concert dans le cadre de l'Estival de la Batie... Même dans la fournaise de l'été stéphanois l'artiste avait une beauté glamour, empruntée aux icônes des années 50, il ne lui manquait que les gants blancs.
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Sur son style j'ai lu qu'elle disait: " C'est vrai, je suis assez attirée par les sixties, les seventies, et parfois, je reviens même aux années 40 et 50. Je dois cela à mes parents qui écoutaient Brassens, Ferré, Gainsbourg, les Beatles... et surtout à ma mère, très féminine, qui a gardé son style 60'S"
"Dans mon look vestimentaire, mon maquillage, je suis donc assez désuète" " J'aime me faire l'oeil très charbonneux, la bouche très pâle, à la Bardot... ou juste un trait d'eye-liner avec la bouche très rouge, à la manière des héroïnes d'Hitchcock... " "Pour moi, la femme idéale est un mélange de Catherine Deneuve, incarnation de la classe absolue, de Grace Kelly, dont j'admire le port de tête, l'élégance, la façon de se mouvoir - moi qui suis si maladroite ! - et de Brigitte Bardot." " j'aime aussi Audrey Hepburn ! Au naturel, je ne suis pas blonde, mais plutôt châtain foncé avec des reflets roux...
N'assumant pas à ma couleur, trop fade à mon goût, j'ai décidé de teinter mes cheveux. J'ai fait des mèches, du henné, suis passée par plusieurs couleurs avant de trouver le bon ton, celui qui va avec mes yeux verts, ma peau très pâle et mes tâches de rousseur. J'étais sûre que le blond vénitien serait l'idéal, même si j'ai toujours beaucoup de mal à me coiffer... Je ne sais pas me faire un brushing !"
Si certains sites parlent de beauté hitchcockienne à son sujet , il est donc bien de faire un retour sur ce style de femme: en effet, qui sont donc ces blondes hitchcockiennes? Il faut préciser leurs codes et leurs traits caractéristiques.
On peut dire qu’Alfred Hitchcock aimait jouer sur la différence. Alors que les pin-up sont au sommet de leur gloire, le réalisateur refuse de donner un rôle à Marilyn Monroe sous prétexte qu’elle a « le sexe affiché sur la figure ». On comprend alors mieux ce que recherche Hitchcock : des femmes raffinées, sexy et discrètes. Si elles ont de nombreux points communs, chaque actrice a donné un peu d’elle pour construire le fantasme de la « blonde hitchcockienne ». La première à apporter sa touche était June Tripp en 1927, elle a été succédée entre autres par Kim Novak, Eva Marie Saint et Janet Leigh
Fasciné par les blondes (on peut même dire qu’il était à la limite du fétichisme ?) elles ont toutes une peau claire et parfois quelques tâches de rousseur. On pourrait croire que ces poupées de porcelaine sont douces à l’image de leur beauté mais elles sont tout l’inverse… Hitchcock se plait à leur faire incarner le mal. Tour à tour voleuses, psychopathes ou espionnes, elles représentent tous les vices. Côté séduction, on reste sur le même schéma : froides mais brûlantes, les femmes chez Hitchcock cachent bien leur jeu…mais sont de vraies bombes à retardement...
La poupée bourgeoise d’Hitchcock est en fait un idéal monté de toutes pièces par le réalisateur. Hitchcock s’amuse à modeler ses actrices, il dit même préférer les femmes nordiques aux latines, parce qu’elles savent moins mettre en avant leurs avantages… La seule avec laquelle il n’aura rien eu à faire était Grace Kelly, la princesse représentant tout ce dont il rêvait : « un volcan sous la neige ».