Obrigado Flavia COELHO !
Obrigado Flavia! Au lendemain du drame des attentats du 13 novembre à Paris on risquait tous de se laisser submerger par ces pulsions de morts. Dans l'après midi je me demandais moi même: faut-il aller au concert du FIL à Saint-Etienne? Pas par peur, mais plutôt par une sorte de tristesse face aux images de la veille...
Mais au contraire il fallait y aller, car Flavia incarne la force des pulsions de vie. Petit bout de femme solaire, elle transmet dans le public l'"énergia" de l'Amérique du Sud. Pourtant elle même était visiblement très émue, car vivant à Paris elle connait certaines des victimes des attentats...
Parisienne depuis 2006, Flavia Coelho débarque de Rio avec 200 euros et une veste « pas très chaude ». S’ensuivent quelques années de galère où elle chante au chapeau ou « contre des demis » dans les bars, dans la rue, dans le métro. Elle rencontre le Camerounais Rico Rico Pierre, qui l’aide à explorer ses propres racines africaines et la convainc de commencer à écrire. Puis son pianiste-basse et manager actuel, Victor Vagh, qui l’aide pour l’enregistrement. Trois ans plus tard, sort Bossa Muffin, édité par l’indépendant Discograph, avec qui elle signe en 2011, le lendemain de sa victoire au tremplin musical Génération Réservoir.
Flavia Coelho réussit ainsi son pari d’écarter les propositions de costumes à plumes ou à paillettes et de chanter autre chose que de la bossa nova. « Je savais en venant ici que les gens avaient un amour profond pour la musique traditionnelle brésilienne, la samba de Rio, le chorro. » Au Brésil, elle était plutôt Dr. Dre, baile funk et sound-systems. De manière insoupçonnée, elle tire sa légitimité pour le reggae de ses années passées dans le Maranhao, dans le nord du pays. « A Sao Luis, je passais toutes mes soirées aux radioles, ces murs d’enceintes qui passent du reggae pendant des heures, c’était super roots. »
Si elle chante depuis ses 14 ans, l’alchimie musicale qui imprègne ses compositions – ce ragga africanisé aux influences nordestines – s’est surtout produite à Paris. Elle raconte son besoin de quitter le Brésil, de vivre des choses compliquées, de travailler sa nostalgie du pays. « Si j’étais restée, j’aurais fait exactement ce qu’il y a déjà sur place, mais peut-être pas de la meilleure façon », dit-elle, avant de détailler sa fascination pour la bouillonnement musical qu’elle rencontre dans la capitale. « Quand je suis arrivée, les bars étaient collés les uns aux autres, se remémore-t-elle. En quelques minutes, tu pouvais former un groupe avec un guitariste congolais, un batteur brésilien, un pianiste new-yorkais, et jouer de la samba, exactement la même qu’à Rio. »......
Elle était de retour à Saint-Etienne le 11 mai 2017 au puits Couriot de Saint-Etienne dans le cadre de la présentation du festival Paroles et Musiques où elle sera sur scène le 10 juin au FIL....
Puis en novembre 2019 pour un nouvel album....