Gourcuff le foot de père en fils
Ce n'est pas tous les jours qu'on croise le père et le fils dans la même équipe. j'ai eu cette chance avant le match ASSE-RENNES, c'était le 23 avril le jour du premier tour de l'élection présidentielle...
En 1690, l'enfant de la balle désignait le fils du maître du jeu de paume. Cette expression s'est étendue au fil des années, à d'autres professions pour désigner le fait que les enfants exercent le même métier que leur parent. Yoann est donc un enfant de la balle et du ballon...
Renommé à la tête du Stade rennais au printemps 2014, qu’il avait déjà dirigé entre 1990 et 1998 puis 2000 et 2002, René Ruello souhaitait, pour son troisième mandat, offrir aux supporteurs rouge et noir une réunion du duo Christian et Yoann Gourcuff.
Désormais associés, le père entraîneur et le fils meneur de jeu ont pour mission de redresser un club.
"A mon âge, on ne risque plus grand-chose ! Je n’ai pas d’objectif de carrière, si ce n’est de faire que ça marche, qu’on construise quelque chose à court et long terme ".
Son fils, il le voit dans un rôle de « 9 et demi », aux côtés ou en soutien d’un attaquant dévoreur d’espaces devant un bloc appelé à la mobilité par les ailes.
Christian Gourcuff n'est ni taiseux ni disert "Je ne parle pas beaucoup, ce n’est pas ma nature. La communication ne passe pas seulement par les mots. Une poignée de main, un regard peuvent être plus forts qu’une parole…" "Jeune j’étais réservé et cabochard, un peu comme aujourd’hui ; je n’aimais pas perdre. De toute façon, je n’ai pas trop changé." Lui, qui a été éduqué de manière assez «souple» avec des parents qui savaient «être durs lorsqu’il le fallait», a toujours eu du mal avec l’autoritarisme.
On le voit souvent comme un coach très calé en stratégie ."Le jeu est révélateur de beaucoup de choses : l’expression artistique, collective, l’humilité, la solidarité. Le plaisir de jouer ensemble, le plaisir simple de jouer au foot, c’est l’épanouissement individuel au travers d’un collectif."
Ancien professeur de mathématiques, comme son frère et son père, Gourcuff, dont la mère était institutrice, a baigné depuis l’enfance dans une certaine idée du vivre ensemble "Public, médias, politiques… Le foot subit une pression folle, au point qu’on oublie que ça reste un sport. De toute façon, la France n’est pas un pays qui a une culture sportive : on ne sait pas accepter la défaite, on ne se remet jamais assez en question. Tant que ce sera le cas, on aura du mal à être constants au plus haut niveau."
" J'ai rencontré plusieurs hommes politiques et justement, je ne suis pas dupe. Je me définirais comme l’anti-politique. On est dans une société où, dans tout domaine, on recherche le nombre, donc il y a une forme de démagogie. Le politique, il faut qu’il ait des voix. La presse, des lecteurs. On part déjà sur des bases fausses, parce qu’en fait, ce n’est pas cela qui est important. C’est d’avoir des valeurs, des convictions et de les défendre. Mais comme on est dans un contexte économique où il faut du profit, on prend les choses à l’envers. L’homme politique, il est complètement là-dedans. À la limite, ça ne le dérange pas de dire le contraire de ce qu’il pense si ça peut lui rapporter des voix. C’est comme la pub. C'est ça, la société..."
Le fils Yohann a grandi avec l'amour du ballon et sait depuis son plus jeune âge que son destin est lié au football.
Formé à Lorient jusqu'à l'âge de 14 ans, Yohann débarque à Rennes en 2001 avec son père qui vient reprendre en main une équipe en pleine déconfiture. Aux côtés de Faty ou Bourillon, le petit Gourcuff poursuit son apprentissage et dévoile très tôt des qualités au dessus de la moyenne. A tout juste 17 ans, il remporte déjà la Coupe Gambardella avec le Stade Rennais en inscrivant un coup franc en finale avant de perdre celle du Champion d'Europe des moins de 17 avec la sélection française. On connait la suite avec des hauts et des bas...