Les ch'tis sont partout, pourquoi?
En croisant l'humoriste Jeanfi Janssen avec son fort accent ch'ti à Saint-Etienne pour le Festival des Arts Burlesques je me suis dit:"cinéma,tv réalité,scènes,les ch'tis sont partout mais pourquoi?".
On peut y trouver une réponse simple: la réaction à la mondialisation.
Face à l’ouverture mondiale, de nombreux peuples s’interrogent sur ce qu’ils sont et sont conscients de la nécessité de défendre leur culture pour ne pas disparaître.
Pour se défendre et donc subsister, les peuples tentent un retour à leurs racines. La mondialisation peut donc aboutir à un individu coupé de tout passé et vivant dans le présent habituel , mais aussi à un homme enraciné, conscient du terroir où il vient et capable de développer et de faire fructifier sa culture.
Mais alors pourquoi les chtis plus que d'autres régions pour le moment? Peut-être parce qu'ils incarnent une culture populaire et de la solidarité, certains diront de façon plus péjorative de la gentillesse abandonnée par les autres classes sociales en compétition pour la réussite matérielle. C’est le pari des ch’tis, et son succès manifeste qu’une telle posture de solidarité est toujours vivante. La posture opposée, c’est celle d’une « société liquide », comme la décrit le sociologue Zygmunt Bauman, où chacun investit dans sa relation aux autres en visant son intérêt personnel, ce qui rend la société fluide et sans repères et les relations « jetables ». Une société est dite moderne-liquide si les situations dans lesquelles les hommes se trouvent et agissent se modifient avant même que leurs façons d’agir ne réussissent à se consolider en procédures et habitudes. Elle est apparue lorsque, à l’ère solide des producteurs, s’est substituée l’ère liquide des consommateurs, qui a fluidifié la vie elle-même, une vie frénétique, incertaine, précaire, rendant l’individu incapable de tirer un enseignement durable de ses propres expériences parce que le cadre et les conditions dans lesquelles elles se sont déroulées changent sans cesse.