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Blog-Serge-FREYDIER
23 octobre 2019

Jean- Claude Kaufmann: identité, cherchez l'erreur

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Aujourd'hui dans les tentacules du poulpe, le sociologue Jean- Claude Kaufmann

– Dans son livre «Identités, la bombe à retardement» (Ed. Textuel), le sociologue Jean-Claude Kaufmann pointe trois grandes erreurs sur la notion d’identité.
En cette époque de crispations et de revendications identitaires, nous parlons tous d’identité en croyant savoir ce dont il s’agit, comme si cette notion allait de soi. Dans son ouvrage Identités, la bombe à retardement, le sociologue Jean-Claude Kaufmann rappelle qu’il s’agit au contraire d’une notion floue, dont la définition incertaine recouvre des enjeux politiques considérables, et pointe les trois erreurs principales que l’on fait à son sujet.


Première erreur: Croire que l’identité renvoie à l’histoire, à notre mémoire, à nos racines. En fait, c’est exactement le contraire. «C’est un travail de l’individu, explique le sociologue. L’identité renvoie à une subjectivité en vue de produire du sens» et résulte des multiples choix que l’on fait à chaque instant.
Jean-Claude Kaufmann rappelle d’ailleurs que «l’emploi inflationniste du terme ne date que d’un demi-siècle» et qu’avant, hormis dans l’administration, il était rarement question d’identité car l’individu était défini par les cadres institutionnels et les structures collectives qui le portaient. Avec leur dissolution, la question de l’identité est devenue centrale, ce qui est caractéristique des sociétés contemporaines.


Deuxième erreur: Confondre l’identité avec l’identité administrative, fondée sur des caractéristiques objectives de l’individu (sexe, date de naissance, couleur des yeux, etc). Aux yeux de l’administration, l’individu est défini par ses papiers. Mais l’identification administrative a été mise en place uniquement pour permettre à l’Etat de ne pas confondre une personne avec une autre. Cette vision étroite de l’identité ne saurait se confondre avec ce qu’elle est en réalité, à savoir «une production du sens de sa vie», souligne Jean-Claude Kaufmann. «D’autant que l’on n’a pas une seule histoire mais des histoires multiples. On puise dans ce stock pour constituer son identité et faire un totalité qui fait sens», explique-t-il.


Troisième erreur: Croire que l’identité est fixe, homogène, stable et fermée. «L’identité n’est jamais une ‘’essence’’ ou une ‘’substance’’[…]. En réalité le processus identitaire est en mouvement permanent», précise le sociologue.

De ces erreurs et confusions peuvent naître «l’engrenage pervers qui renforce les intégrismes identitaires», avertit Jean-Claude Kaufmann. D’où la nécessité, selon lui, «d’ouvrir et structurer le débat de façon plus rigoureuse» pour éviter les dérives potentielles.

  « L’individu se voit contraint de définir seul le sens de sa vie ». La définition de l’identité n’est pas simplement intellectuelle. C’est une lutte permanente pour la construction de l’estime de soi, qui subit un déficit structurel – chacun note chacun dans tous les domaines, il faut tout réussir dans la vie.

Commentaires
M
bonjour<br /> <br /> super votre blog <br /> <br /> lairderien.home.blog
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