sujet de SES du Bac 2022 - Mercredi 11 mai et Jeudi 12 mai 2022
J
On peut retrouver ci-dessous les sujets...A noter certaines questions ont provoqué la polémique sur twitter pour leur aspect affirmatif et leur orientation libérale...
Bac 2022 (spé SES) :
— Économistes Atterrés (@atterres) May 13, 2022
"À l’aide d’un exemple, vous montrerez que l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers."
😑😤 pic.twitter.com/zJTlS4QdvW
Jugé trop libéral, le sujet de bac de SES fait polémique https://t.co/IjKzDkw6Cw via @Le_Figaro
— Laurent BIBAS (@LaurentBibas) May 14, 2022
Corrigé du sujet de SES du Bac 2022 - Mercredi 11 mai
Dissertation :
Le sujet est classique et porte sur le chapitre « Quels sont les sources et les défis de la croissance économique ? »
Le sujet nous invite à nous interroger sur les sources de la croissance économique, c’est à dire l’augmentation soutenue pendant une période longue de la production d’un pays. Cette production est mesurée par le biais du Produit intérieur brut exprimé en termes réels (corrigé des effets de l’inflation). Il s’agit plus précisément d’un sujet de type discussion, la question étant la suivante : les facteurs de production (c’est-à-dire les quantités de ressources durables mises en œuvre dans le processus de production à savoir le facteur travail et le facteur capital fixe) sont-ils les seuls facteurs de la croissance économique ? La réponse est « non », puisqu’il existe d’autres facteurs que sont le progrès technique et les institutions.
Problématique possible : L’augmentation de la quantité des facteurs travail et capital est une source importante de croissance du PIB sur le long terme. Cependant, le progrès technique (mesurée par la productivité globale des facteurs) apporte une contribution non négligeable à la croissance, tout comme la mise en place d’institutions propices à l’augmentation de la production.
I- La croissance repose en partie sur l’accumulation des facteurs de production.
A) La contribution de l’accumulation du facteur travail.
-Le facteur travail correspond à la quantité de travail humain utilisée. L’accumulation du facteur travail passe notamment par l’augmentation de la quantité de travailleurs (ex : croissance démographique ou hausse du taux d’activité) ou par l’augmentation du temps de travail (ex : augmentation de la durée légale du travail)
-Cf doc 1 : augmentation entre le 2000 et 2019 du nombre de personnes en emploi en France de l’ordre d’environ 3,5 millions
-Cf doc 2 où l’on observe que la croissance américaine est en grande partie tirée par la hausse de la quantité de facteur travail.
B) La contribution de l’accumulation du facteur capital.
-Le facteur capital fixe désigne l’ensemble des moyens de production durables utilisés durant plusieurs cycles de production. Il résulte de l’investissement c’est-à-dire le flux qui vient maintenir, accroître ou améliorer le stock de capital fixe.
-L’investissement favorise la croissance car il constitue un élément de la demande globale avec la consommation, si les entreprises investissent, cela crée des richesses. (ex : politique de grands travaux)
Il a aussi un impact sur l’offre puisque les entreprises vont renouveler, augmenter ou améliorer par l’investissement leurs capacités de production
-Cf doc 2 : contribution importante du facteur capital à la croissance en France en 2019 puisque le facteur capital expliquait environ la moitié (0.7 pts de %) de la hausse du PIB de 1.5%
-Cf doc 3 où l’on perçoit l’importance du facteur capital dans la croissance des pays de la zone euro et en particulier en Espagne.
La croissance provient donc bien en partie d’une augmentation de la quantité des facteurs de production, (travail et capital). Ce processus d’augmentation des facteurs de production s’appelle l’accumulation et on peut parler de croissance extensive pour désigner l’augmentation de la production qui trouve son origine dans l’accroissement des facteurs de production utilisés.
II- La croissance repose également sur l’amélioration de la productivité globale des facteurs provenant du progrès technique.
Une part non négligeable de la croissance ne s’explique ni par l’augmentation du facteur capital ni par celle du facteur travail : c’est la contribution de la productivité globale des facteurs (cf doc 2). La productivité globale des facteurs (PGF) correspond à l’efficacité de la combinaison des facteurs travail et capital. Le PT est le principal facteur d’augmentation de la PGF. On assimile la PGF à une mesure du PT.
Le progrès technique représente l’ensemble des améliorations de la combinaison de capital et de travail permettant d’accroître la production sans augmenter les facteurs employés. Le progrès technique résulte en particulier d’innovations et agit aussi bien sur l’offre que sur la demande.
A) Le progrès technique agit sur l’offre.
-Les innovations de procédé génèrent des gains de productivité qui sont à l’origine d’une augmentation de la production (= augmentation de l’offre).
- Ces gains de productivité entrainent une baisse des coûts unitaires de production qui conduit à une augmentation du profit permettant d’augmenter les investissements (= hausse de l’offre).
B) Le progrès technique agit sur la demande.
- Le progrès technique entraine des gains de productivité qui permettent une baisse des prix et/ou une augmentation des salaires. Le pouvoir d’achat augmente alors (= augmentation de la demande) et la production doit augmenter (=croissance) pour répondre à cette hausse de la demande.
III- La croissance est enfin favorisée par certains investissements et un cadre institutionnel adapté.
A) Des investissements source de croissance endogène.
-Le progrès technique est stimulé par des investissements en capital technologique, en capital humain (cf doc 4) et en capital public.
B) Le rôle des institutions.
- Par ailleurs, le progrès technique, et plus généralement les activités économiques, ont besoin d’un cadre économique, social, culturel et politique qui soit favorable à leur accomplissement.
- Rôle des droits de propriété (notamment des brevets) pour inciter les producteurs.
Épreuve composée :
Sujet A :
Première partie : Mobilisation des connaissances
Cette question porte sur le chapitre « Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ». Il s’agit d’expliciter le rôle des dotations factorielles dans la spécialisation internationale. Les dotations factorielles désignent les quantités de facteurs de production disponibles dans une économie. La spécialisation correspond quant à elle à la concentration de la production d’une entreprise ou d’un pays sur un nombre limité de produits.
Les dotations factorielles en travail et capital des pays ont un rôle essentiel dans le commerce international puisque ce sont elles qui déterminent en partie les avantages comparatifs et la spécialisation des pays. Autrement dit, les échanges commerciaux internationaux reposent sur ces dotations qui expliquent l’avantage comparatif et la spécialisation des pays. On pouvait ici faire référence à la théorie Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS) selon laquelle la spécialisation s’explique par l’abondance relative d’un facteur de production par rapport à un autre : un pays a intérêt à se spécialiser dans les productions intensives en facteurs relativement abondants sur le territoire comparativement aux autres pays. Ainsi, par exemple, les pays qui disposent d’une main d’œuvre nombreuse (avec un coût du travail relativement faible) ont intérêt à se spécialiser dans des productions nécessitant beaucoup de main d’œuvre (ex : la Chine dans le textile). De la même façon, les pays qui disposent d’une dotation en capital relativement importante par rapport au travail (coût du capital plus faible) ont un avantage comparatif dans les productions intensives en capital (utilisant beaucoup de capital et peu de travail). On peut citer par exemple la France dans la production aéronautique.
Deuxième partie : Etude d’un document
Le document proposé est classique, il compare les niveaux de vie moyens des deux déciles extrêmes c’est-à-dire D1 (les 10 % les plus modestes) et D9 (les 10 % les plus aisés) avant et après redistribution.
L’objectif état d’apprécier l’impact de la redistribution pour réduire les inégalités de niveaux de vie.
1. On observe que les 10 % des ménages les plus modestes ont un niveau de vie annuel moyen avant redistribution de 3260 euros. Après redistribution (prélèvements et versement des prestations sociales), leur niveau de vie s’élève à 10 200 euros soit une augmentation conséquente de 212,9 %. La situation économique des plus pauvre est donc bien meilleure après redistribution et en particulier après le versement des prestations sociales (rôle clé de la prime d’activité et des minima sociaux comme le RSA).
2. Les pouvoirs publics agissent par l’intermédiaire de la fiscalité (ensemble des règles concernant les impôts) afin de réduire les inégalités de niveaux de vie. Ainsi, l’impôt progressif (ex : l’impôt sur le revenu) permet de diminuer réellement les inégalités économiques entre ceux ayant des revenus élevés et ceux ayant des revenus modestes. Il consiste à appliquer un taux d’imposition plus élevé lorsque les revenus des ménages sont plus élevés. Illustration sur le document où l’on observe qu’en 2019 les 10% des personnes les plus riches ont été prélevés en moyenne de 12 680 euros au titre des impôts directs (dont fait partie l’impôt sur le revenu) contre seulement 10 euros en moyenne pour les 10% les plus modestes.
La protection sociale désigne le système de prise en charge par la collectivité des conséquences économiques d’un certain nombre de situations appelées risques sociaux (maladie, vieillesse, chômage, famille…). La protection sociale se traduit alors par une importante redistribution des revenus. La redistribution regroupe l’ensemble des mesures prises par les administrations publiques pour modifier la répartition des revenus par l’intermédiaire des prélèvements obligatoires et des prestations sociales.
Si cette redistribution est horizontale, c’est-à-dire indépendante du revenu des personnes, il fallait pour répondre à la question insister sur redistribution verticale qui consiste à redistribuer l’argent des plus riches vers les plus pauvres. C’est le cas notamment du RSA qui est financé par les impôts payés par l’ensemble des Français, et notamment les plus riches, mais dont les prestations sont réservées aux ménages les plus modestes. Illustration dans le document où l’on constate qu’en 2019 les 10% des personnes les plus modestes ont reçus en moyenne 7 140 euros au titre des prestations sociales contre seulement 190 euros en moyenne pour les 10 % les plus riches.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Le sujet est classique et porte sur le chapitre « Quelles mutations du travail et de l’emploi ? ». Il nous invite à montrer que certaines évolutions de l’emploi ont pu affaiblir le rôle intégrateur du travail.
Le travail est une instance d’intégration sociale importante dans nos sociétés. Le travail est source d’intégration sociale (= Processus permettant à un individu ou à un groupe de devenir membre d’un groupe plus vaste en adoptant les valeurs et les normes qui lui sont spécifiques) car il fournit des revenus et des droits sociaux, mais aussi un statut social ou une identité sociale ainsi qu’un réseau de relations. Or, les évolutions du marché du travail observées depuis la fin des Trente Glorieuses remettent en cause ce lien entre travail et intégration sociale.
Depuis la fin des Trente Glorieuses, le marché du travail est marqué par le développement d’un chômage de masse, le développement de l’emploi précaire ainsi que par l’avènement du numérique.
A) Le chômage remet en cause le pouvoir intégrateur du travail.
- Apparition d’un chômage de masse depuis 1975 (cf doc 3)
- Le chômage entraîne une perte de revenu (ainsi que de certains droits sociaux), ce qui limite l’accès aux biens et services. Le chômage peut donc empêcher de participer pleinement à la société de consommation qui est la nôtre. La progression du chômage est ainsi facteur de progression de pauvreté. De plus, la perte d’un emploi peut s’accompagner d’une perte de liens sociaux ainsi qu’une remise en cause de son identité sociale ou de son statut social (sentiment d’inutilité par exemple). Les risques en termes d’intégration sociale liés au chômage sont d’autant plus importants que la durée du chômage est longue. Enfin, cela va affecter la capacité à retrouver un emploi : perte des compétences techniques par manque de pratique ou parce que les savoir-faire professionnels évoluent, perte des relations sociales (collègues de travail), voire stigmatisation par les employeurs (un chômeur de longue durée est souvent suspecté d’être responsable de son état)
B) La précarisation de l’emploi remet en cause le pouvoir intégrateur du travail.
- La précarité est une situation marquée par l’instabilité et l’absence de garanties sur la durée de l’emploi dans le temps (CDD, interim, contrats aidés).
- Même si la norme reste le CDI, on observe dans le document 2 une hausse constante entre 1982 et 2019 de la part des salariés en CDD. Même constat pour l’interim et le temps partiel.
- Ces emplois précaires entrainent des conditions de vie plus difficiles et des difficultés d’intégration sociale :
· Revenus plus faibles (temps partiel) et/ou instables (CDD, intérim) qui peut mener à la pauvreté (développement des travailleurs pauvres).
· Les salariés concernés étant moins présents sur leur lieu de travail, ou présents uniquement pour une durée courte et temporaire, ils n’ont pas le temps de développer des relations sociales durables avec leurs collègues (que ce soit des relations d’entraide au travail, ou des relations d’amitié).
· Effets sur les conditions de vie au travail. Il faut sans cesse s’adapter à un nouvel environnement (exigences, collègues, employeurs) de travail. Les emplois précaires sont aussi parfois conçus comme un allongement de la période d’essai. Salaires plus faibles, revenus irréguliers, peu de perspectives de carrière, conditions de travail dégradées car rapport de force totalement en faveur de l’entreprise.
- Effets sur la vie hors travail : Exclu d’une certaine norme de consommation. Difficultés d’accès au crédit, au logement. Difficultés à se projeter dans l’avenir (installation en couple, bébé, phénomène « Tanguy »).
C) Le numérique remet en cause le pouvoir intégrateur du travail.
- La polarisation de l’emploi renvoie aux conséquences de la diffusion des nouvelles technologies sur la demande de travail en faveur de la main-d’œuvre qualifiée et au détriment de la main-d’œuvre peu ou pas qualifiée. C’est donc un mouvement d’accroissement parallèle d’emplois qualifiés et de qualité, et d’emplois non qualifiés et précaires causé par le progrès technique. Le numérique fait disparaitre certains emplois peu qualifiés fondés sur des tâches routinières (cf doc 1) et accroît la demande de main-d’œuvre qualifiée, nécessaire au développement de ces nouvelles technologies. En effet, les cadres et professions intellectuelles supérieures, disposant d’un capital humain important leur permettant de tirer parti des nouvelles technologies et de s’impliquer dans le management participatif ont vu leurs conditions de travail s’améliorer nettement, gagnant en responsabilités et en autonomie, et voyant des algorithmes effectuer les tâches rébarbatives.
- Le numérique transforme les relations d’emploi en suscitant l’émergence de plateformes (phénomène d’ubérisation) sur lesquelles des travailleurs non-salariés (indépendants) vendent leurs services aux utilisateurs (ex : Uber, Airbnb…). Le numérique transforme les contrats de travail avec les salariés en de simples contrats commerciaux avec des prestataires considérés comme indépendants et au statut précaire. (cf doc 2)
- Le travail peut empiéter sur la vie familiale, amicale à cause des NTIC.
- Le télétravail réduit la frontière entre le lieu, mais aussi le temps, du travail et du non-travail. Le télétravail abolit la séparation entre le salarié et le lieu d’exercice de son travail. Le risque est donc de travailler constamment, de ne jamais se détacher de son travail (le soir, le week-end, en vacances), donc de voir la charge de travail augmenter. De plus, les télétravailleurs se sentent plus fréquemment isolés, stressés (47 % contre 33 % de ceux qui ne télétravaillent pas), et ont plus fréquemment peur d’être licenciés.
Épreuve composée :
Sujet B :
Première partie : Mobilisation des connaissances
1. Cette question porte sur le chapitre « Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ? ». Il s’agit de rappeler le paradoxe d’action collective avant de montrer comment on peut le dépasser avec les incitations sélectives.
Mancur Olson dans son analyse de l’action collective aboutit à la conclusion que si les individus adoptent un comportement rationnel, ils ne participeront pas à une action collective (ils se comporteront en passagers clandestins). En effet, ils évitent ainsi les coûts tout en bénéficiant des retombées positives malgré tout. Dans ces conditions, si tout le monde raisonne ainsi, aucune action collective ne verra le jour.
Les incitations sélectives sont une réponse à ce paradoxe. Ce sont des stratégies mises en place par des organisations telles que les syndicats pour éviter les comportements de passagers clandestins.
Les incitations sélectives peuvent être positives et visent alors à diminuer les coûts ou augmenter les bénéfices retirés de l’engagement (comme, par exemple une prise en charge du coût de la grève, une augmentation de salaires réservées aux salariés qui ont participé à la grève ou le « closed shop » : système dans lequel l’employeur ne peut embaucher que des salariés syndiqués).
Elles peuvent aussi être négatives lorsqu’il s’agit de sanctionner l’individu qui ne souhaite pas s’engager (par exemple en l’isolant, en faisant tout pour remettre en cause son travail, en exerçant une pression psychologique sur lui…).
2. Cette question porte sur le chapitre « Quelles politiques économiques dans le cadre européen ».
La politique européenne de la concurrence (mise en œuvre par la Commission européenne, assistée par les autorités nationales) régule, encadre et favorise la concurrence, afin qu’elle soit « libre et non faussée ». L’objectif est donc de tendre vers un marché concurrentiel dans le marché unique européen, et de lutter contre les conséquences néfastes d’une concurrence imparfaite (abus de position dominante, entente de producteurs, concentrations pouvant mener à un abus de position dominante).
Une des limites de la politique de la concurrence concerne le contrôle des fusion-acquisition puisqu’elle régule les concentrations d’entreprises. En faisant cela, elle empêche les entreprises de devenir des « champions européens » pouvant affronter la concurrence étrangère à l’échelle mondiale. Par exemple, la Commission Européenne a empêché les entreprises ferroviaires Siemens et Alstom de fusionner entre elles pour qu’elles ne soient pas en situation de quasi-monopole dans l’UE. Or si elles avaient fusionné, ce géant européen aurait pu affronter les entreprises étrangères (notamment le géant mondial chinois CRRC) et constituerait un facteur d’innovation, de croissance et d’emploi en Europe.
Autre limite possible : le contrôle des aides d’Etat fait aussi l’objet de critiques à savoir le fait que des pays non européens aident leurs entreprises à être plus compétitives par rapport aux entreprises européennes.
3. Cette question porte sur le chapitre « Comment est structurée la société française actuelle ? ». Il existe de multiples facteurs de structuration de l’espace social. Il s’agissait d’en présenter deux.
® Le niveau de diplôme : Plus le niveau de diplôme augmente et plus l’employabilité de l’individu s’améliore : il développe de nouvelles compétences et améliore son capital humain, ce qui lui permet de s’insérer plus facilement sur le marché du travail. De plus, le niveau de diplôme a une influence sur l’engagement politique des personnes. En effet, une personne ayant un faible niveau de diplôme (niveau BAC maximum) a tendance à ne pas voter ou ne pas adhérer à des associations ou des partis politiques contrairement à une personne ayant un niveau de diplôme élevé (supérieur au niveau BAC) car elle se sent incompétente, et de ce fait illégitime à montrer un intérêt à l’engagement politique.
® La position dans le cycle de vie de l’individu est aussi un marqueur important, car l’âge qu’a un individu au cours de sa vie produit des conséquences importantes sur ses comportements d’épargne et donc de consommation, mais également sur son emploi ( la proportion d’ouvriers non qualifiés est bien plus forte avant 25 ans que dans les catégories d’âge suivantes), sur ses loisirs, ses opinions politiques…
On pouvait également évoquer la catégorie socioprofessionnelle, la composition du ménage, le lieu de résidence, le sexe, le revenu etc...
Corrigé du sujet de SES du Bac 2022 - Jeudi 12 mai
Dissertation :
Le sujet est classique et porte sur le chapitre « Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? ».
Le sujet nous invite à rechercher les déférentes causes du commerce international., c’est à dire les flux d’échange de biens et de services (exportations et importations) entre des agents économiques situés dans des pays différents. Le commerce international a eu tendance à croitre fortement depuis une cinquantaine d’années sous l’effet de la baisse du coût des échanges commerciaux. Cette baisse est liée à plusieurs facteurs tels que le développement au niveau institutionnel du libre-échange. Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, 1947) permet ainsi une baisse des droits de douane et des restrictions aux échanges. L’OMC qui remplace le GATT en 1995 poursuit cette baisse des droits de douane. Les innovations technologiques en matière d’infrastructures de transport (ex : rôle des conteneurs) et de télécommunications ont également contribué à cette libéralisation des échanges mondiaux.
Problématique possible : Quelles sont les causes du commerce international ? Quels sont les facteurs qui expliquent les échanges entre pays différents ? Quels sont ceux qui permettent de rendre compte des échanges entre pays comparables ?
I-Comment expliquer les échanges entre pays différents ?
A) La spécialisation selon les avantages comparatifs.
Selon David Ricardo (économiste classique du 19ème siècle), tous les pays ont intérêt à l’échange et le libre-échange qui facilite les échanges commerciaux doit donc être établi partout. Tous les pays sont gagnants au libre-échange pourvu que chacun se spécialise dans la production pour laquelle il est le meilleur ou le moins mauvais par rapport aux autres, c’est-à-dire relativement aux autres produits et aux autres pays. Ricardo parle ainsi d’avantage comparatif. Un pays possède un avantage comparatif dans la production d’un bien ou d’un service si le coût relatif de ce bien ou service par rapport à un autre bien ou service dans le pays est inférieur au coût relatif de ces deux biens ou services dans les autres pays.
En se spécialisant, chaque pays obtient à moindre coût grâce à l’échange, les produits pour lesquels il est le moins productif. Grâce à cette spécialisation née de l’échange international, chaque pays peut abandonner la production pour laquelle il est le moins efficace et réallouer ses facteurs de production là où il est le plus efficace. La productivité va alors globalement augmenter puisque chaque facteur est utilisé là où il est le plus performant ce qui permet à tous les pays de réaliser des gains à l’échange.
B) Le rôle des dotations factorielles et technologiques.
-Les dotations factorielles sont les quantités de facteurs de production (travail, capital) disponibles dans une économie. Selon la théorie énoncée par les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS) au début du XXème siècle, la spécialisation d’un pays s’explique par l’abondance relative d’un facteur de production par rapport à un autre : un pays a intérêt à se spécialiser dans les productions intensives en facteurs relativement abondants sur le territoire comparativement aux autres pays. Pour HOS, c’est la dotation factorielle qui explique le commerce international. Ainsi, par exemple, les pays qui disposent d’une main d’œuvre nombreuse ont intérêt à se spécialiser dans des productions nécessitant beaucoup de main d’œuvre (ex : Chine dans le textile).
-Les échanges internationaux s’expliquent aussi par l’écart technologique entre nations.
Une nation bénéficie d’un écart technologique parce qu’elle dispose d’une avance technologique liée à l’importance de l’investissement en recherche-développement, avance qui la place en situation de monopole temporaire. La dotation technologique correspond au niveau de technologie de production dont dispose un pays. Par exemple, la spécialisation de la Corée du Sud dans l’électronique résulte du développement de techniques de production plus efficaces par les constructeurs coréens, c’est-à-dire par la constitution d’une dotation technologique (cf doc 2). Cela fonde les avantages comparatifs.
Ø Ainsi, les pays les plus avancés qui disposent de capital de haute technologie et de travail qualifiés se spécialisent naturellement dans des produits manufacturés de haute valeur ajoutée (luxe, aéronautique…) comme le montre le document 1 avec l’exemple de la France. Les pays émergents et en développement qui disposent d’un capital abondant mais rudimentaire et d’une main-d’œuvre peu qualifiée se spécialisent dans des produits manufacturés simples à faible valeur ajoutée comme le textile, au Bangladesh (cf doc1). Enfin, les pays disposant de ressources naturelles abondantes (pétrole, gaz, minerais…) se spécialisent dans leur exportation comme c’est le cas de la Russie (cf doc 1). A noter que les spécialisations des pays peuvent évoluer du fait que les dotations factorielles évoluent elles aussi. Les pays asiatiques par exemple ont mené des stratégies de remontée de filière.
Transition : Les théories précédentes expliquent le commerce entre pays différents (en dotations technologiques ou en dotation factorielles), pourtant on constate que des pays comparables en termes de niveau de développement échangent beaucoup entre eux. Si on s’intéresse aux principaux partenaires commerciaux de la France, on retrouve parmi les 5 premiers des pays développés similaires, dont l’Allemagne. Comment expliquer ce commerce entre pays comparables ?
II-Comment expliquer les échanges entre pays comparables ?
A) Différenciation et qualité des produits.
-La différenciation des produits est une stratégie d’entreprise qui vise à proposer un produit différent de celui de ses concurrents pour en tirer un avantage.
La différenciation horizontale consiste à offrir des produits similaires et de la même gamme (qualité), mais de marque ou de design différents. Cette différenciation horizontale est liée à la similitude des demandes nationales : en ce sens, la demande domestique est représentative (la demande nationale) et détermine la nature des produits exportés, vers des pays ayant un niveau de développement comparable.
La différenciation verticale consiste à offrir des produits similaires mais de qualité inférieure ou supérieure (par exemple l’échange d’une Peugeot 208 contre une Ferrari).
Ce phénomène engendre des échanges intra-branches, soit les exportations et importations de produits ayant des caractéristiques proches appartenant à une même branche. (cf doc 4 où l’on observe que la valeur des importations et des exportations d’automobiles de la France est proche)
-Dans les années 1980, des économistes comme Paul Krugman montrent que cela peut être expliqué par l’existence de marchés imparfaitement concurrentiels sur deux aspects :
- présence de coûts fixes élevés qui réduit le nombre d’offreurs possibles (barrière à l’entrée)
- goûts différenciés des consommateurs (absence d’homogénéité des produits).
Plus largement, si le commerce international a tant progressé, entre pays comparables comme entre pays différents, c’est également dû au fait que le processus de production est internationalisé. Les entreprises mondialisées ont su tiré profit des avantages comparatifs des différents pays pour organiser leur production au niveau international, entraînant la fragmentation internationale de la chaîne de valeur.
B) La fragmentation de la chaîne de valeur.
-Le terme de chaîne de valeur signifie que la valeur ajoutée finale d’un produit se répartit tout au long du processus internationalisé de production qui à chaque étape lui ajoute de la valeur. La valeur totale du produit est donc la somme de toutes ces valeurs ajoutées dans chacun des pays.
La fragmentation de la chaîne de valeur représente les différentes étapes de la production d’un produit (conception, approvisionnement, fabrication, commercialisation) qui sont réalisées dans plusieurs pays.
-Les avantages, différents, offerts par chaque territoire justifient la fragmentation de la chaîne de valeur.
En 1970, 37,5% des exportations mondiales provient de la fragmentation de la chaine de valeur contre 48% en 2015. Le poids des chaines de valeur dans le commerce international est croissant entre 1970 et 2015. Aujourd’hui, plus de la moitié des échanges mondiaux sont la conséquence des chaînes de valeur mondiales, c’est-à-dire du fait que la production d’un produit à lieu dans au moins deux pays. (cf doc 3)
-Chaque pays cherche alors à se spécialiser dans la partie de la production qui apporte la plus grande partie de la valeur ajoutée. De nombreux produits mondialisés comme l’IPhone sont emblématiques de ce processus.
Épreuve composée :
Sujet A :
Première partie : Mobilisation des connaissances
Cette question porte sur le chapitre « Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ? ».
L’engagement politique est l’implication active d’un individu dans des actions défendant une cause politique. Cette implication peut être plus ou moins continue et prend des formes très variées.
On peut en distinguer quatre : le vote, le militantisme, l’engagement associatif et la consommation engagée. Il s’agit ici d’en présenter deux formes.
Le vote est une forme d’engagement conventionnelle et ritualisée. Qu’il soit en faveur d’un candidat (suffrage exprimé), blanc ou nul, l’électeur manifeste son soutien ou son rejet aux programmes politiques proposés. Les récentes élections présidentielles sont une pertinente illustration.
Autre forme d’engagement politique : la consommation engagée. La consommation est engagée lorsqu’elle manifeste un engagement politique ou associatif. On utilise donc le marché pour contester (ou promouvoir) certains aspects du capitalisme ou certaines positions politiques. Il s’agit concrètement pour le consommateur de boycotter certains produits ou entreprises dont les pratiques vont à l’encontre de ses valeurs. Illustration possible pour les entreprises qui ont recours au travail forcé du peuple Ouïghour en Chine. Il peut s’agir aussi de « buycott » : le fait d’acheter certains produits qui sont en accord avec nos opinions politiques et nos valeurs par exemple lorsqu’un individu achète seulement des produits fabriqués en France pour soutenir la production nationale.
Deuxième partie : Étude d’un document
Le document proposé est classique, il s’agit d’un tableau qui présente les contributions (en points de %) des différentes sources de la croissance que sont le travail, le capital et la productivité globale des facteurs à la croissance de trois pays : le France, la Corée du sud et le Danemark. Les données portent sur la période 2010-2019.
1. Selon l’OCDE, en 2019, au Danemark, le PIB a augmenté de 2,8%. On observe dans le tableau que cette croissance est principalement tirée par la Productivité globale des facteurs (PGF). Cette dernière a contribué positivement pour 1,4 point de % à la croissance du PIB. Autrement dit, la PGF est la principale source de la croissance économique danoise car elle explique à elle seule la moitié de cette hausse du PIB. La deuxième source de la croissance du Danemark est le facteur travail avec une contribution de 0,9 pt de % soit environ un tiers de la hausse du PIB. Enfin, le facteur qui contribue le moins est le facteur capital avec une contribution de 0,5 pt de % à la hausse du PIB danois.
2. Une part importante de la croissance ne s’explique ni par l’augmentation de la quantité de facteur capital ni par celle de facteur travail : c’est la contribution de la productivité globale des facteurs. La productivité globale des facteurs (PGF) correspond à l’efficacité de la combinaison des facteurs travail et capital. Lorsque cette efficacité de la combinaison productive augmente, cela signifie que l’on est capable de produire plus (= croissance) avec la même quantité de facteurs de production voire avec moins de facteurs de production. A noter que le progrès technique est le principal facteur d’augmentation de la PGF. Les données dans le document étaient nombreuses pour illustrer le rôle clé que joue la PGF dans la croissance des trois pays présentés. Ainsi, en 2017, en France la PGF contribuait pour 1,5 pt de % à la croissance du PIB qui était de 2,4 % soit plus de la moitié. C’est encore plus marqué la même année en Corée du Sud ou la hausse de la PGF est responsable de plus des deux tiers de la croissance.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Le sujet est classique et porte sur le chapitre « Comment est structurée la société française actuelle ? ». Il nous invite à nous interroger sur la pertinence d’une analyse de la structure sociale française à l’aide des classes sociales. Plus précisément, il s’agit d’exposer les raisons pour lesquelles l’approche en termes de classez sociales semble dépassée pour analyser la structure sociale actuelle.
La notion de classe sociale est marquée par des approches différentes d’auteurs (Marx, Weber,…). Est souvent retenue la définition de Marx qui distingue la classe en soi (groupe d’individus aux conditions de vie et de travail communes) de la classe pour soi (groupe d’individus, qui en plus des conditions de vie et de travail communes, ont conscience de leur appartenance de classe, de leurs intérêts communs et les défendent).
A) L’affaiblissement des frontières de classe.
® L’affaiblissement des distances inter-classes : la moyennisation de la société :
Les distances inter-classes correspondent aux inégalités qui séparent les classes sociales entre elles (disparité entre les classes sociales).La structuration de la société en classes sociales nécessite que les inégalités entre ces groupes sociaux soient fortes. Or, le mouvement de moyennisation de notre structure sociale qui a été impulsé au cours des Trente Glorieuses affaiblit les distances inter-classes.
Le rapprochement entre le mode de vie et les conditions d’existence d’une partie des classes populaires avec les classes moyennes et supérieures sont des éléments qui traduisent la constitution d’une vaste classe moyenne. Cela passe par exemple par l’augmentation des revenus, un accès plus large à l’éducation et à certains biens de consommation comme le téléphone portable, l’ordinateurs (cf doc 3 ).
Les cultures spécifiques se sont diluées au sein d’une culture partagée par la plus grande partie des groupes sociaux.
Pour le sociologue Henri Mendras, il n’y a plus de classe au sens marxiste du terme, ni même au sens commun c’est-à-dire plus de grands groupes dotés d’une capacité d’action autonome. Il y aurait un rapprochement des niveaux, modes de vie et des pratiques sociales.
® L’accroissement des distances intra-classes :
Les classes sociales perdent aussi de leur cohérence et de leur homogénéité car les inégalités internes les fracturent de plus en plus. Apparaissent alors des distances intra-classes. Les distances intra-classes sont les inégalités qui séparent les membres d’une même classe sociale (dispersion au sein de la classe sociale). Si l’on prend l’exemple des ouvriers, on constate que les conditions de vie et de travail des ouvriers non qualifiés et qualifiés ne sont pas identiques (différences importants de patrimoine, idem pour les ouvriers occupant des emplois stables et les précaires.
B) L’affaiblissement de la conscience de classe.
Il semble que l’on assiste aujourd’hui à une multiplication des facteurs d’individualisation. L’individualisation est le processus par lequel les individus deviennent plus autonomes, c’est à dire effectuent des choix de moins en moins dictés par des institutions sociales contraignantes (famille, religion, syndicat ou parti par exemple). Ce processus d’individualisation peut affaiblir la notion de classe sociale puisque les individus se définissent par leurs choix personnels avant de se définir comme les membres d’un groupe social. Cela modifie la lecture du monde faite par les individus. Voyons-le à travers l’exemple de la classe ouvrière.
Nombre de ceux qui occupent aujourd’hui un emploi d’ouvrier ne se disent pas ouvriers et ne se reconnaissent pas dans le terme. Le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière a baissé : il a été divisé par 4 environ entre 1966 et 2015, passant de 23 % à 6 %. (cf doc 2) Cela permet d’illustrer la notion d’identification subjective. Les membres de cette classe ont des points communs dans leur métier mais la classe ouvrière vit un déclin culturel et idéologique : la conscience de classe se réduit du fait de l’ascension sociale des enfants d’ouvriers qui intègrent des groupes sociaux supérieurs, et du fait de la multiplication des métiers ouvriers (présents dans les services, les transports et non plus dans les grandes industries…). Une majorité de personnes se sentent appartenir aux classes moyennes. (cf doc 2)
C) La classe n’est pas le seul facteur de la hiérarchisation de l’espace social.
La classe sociale n’est plus le seul déterminant des groupes d’appartenance, d’autres facteurs alternatifs viennent les concurrencer : le genre, l’âge, la composition familiale, le niveau de diplôme, le lieu de résidence… (cf doc1 ).
Épreuve composée :
Sujet B :
Première partie : Mobilisation des connaissances
1. Cette question porte sur le chapitre « Quelles mutations du travail et de l’emploi ? ».
L’intégration sociale est l’état ou le processus par lequel un individu acquiert les valeurs et normes d’un groupe social en vue de lui appartenir. Le travail est un pilier de l’intégration sociale pour plusieurs raisons. Il s’agissait d’en présenter deux.
Le travail assure un revenu et la participation à la société de consommation. Le revenu permet à l’individu d’avoir des loisirs, de consommer les biens valorisés par la société et donc de s’y faire reconnaître.
Le travail confère également une identité professionnelle et sociale. L’emploi donne un statut social valorisant car le métier est un élément constituant l’identité sociale (on se présente souvent par son métier, son emploi). De plus, le travail façonne les relations sociales, puisqu’il participe à la création et au maintien des relations sociales : le monde du travail est un lieu de sociabilité important (collègues, relations clients, syndicat…).
2. Cette question porte sur le chapitre « Quel sont les sources et les défis de la croissance économique ?».
L’innovation à savoir l’application économique et commerciale d’une invention peut constituer une réponse face aux limites écologiques de la croissance. Il nous faut tout d’abord envisager les conditions d’une croissance soutenable. Contrairement aux partisans de la soutenabilité forte, les partisans de la « soutenabilité faible » estiment que la nature est un capital productif comme les autres. Par conséquent, on peut l’envisager substituable. L’épuisement du capital naturel sera ainsi compensé par l’accroissement des autres capitaux, au 1er rang desquels le capital physique/technologique. Les innovations peuvent donc repousser les limites écologiques de la croissance économique. Le progrès technique accroît le capital physique, qui peut remplacer l’épuisement du capital naturel. Ainsi, les innovations peuvent permettre de mettre au point de nouvelles technologies plus économes en ressources naturelles. Dans le domaine énergétique, on peut développer les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien qui ont se substituer aux énergies non renouvelables qui polluent. Dans le secteur automobile, l’innovation entraine une baisse des émissions de CO2 importante.
3. Cette question porte sur le chapitre « Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? ».
La justice sociale désigne l’ensemble des principes qui indiquent comment répartir de manière juste les ressources au sein d’une société. Les pouvoirs publics agissent de différentes façons pour réduire les inégalités. Cette action fait débat, c’est le cas concernant la protection sociale. Prenons l’exemple du Revenu de solidarité active (RSA) qui peut avoir un effet négatif sur l’incitation à travailler. En effet, selon une conception libérale, les individus pourraient avoir tendance à opérer un calcul coût-avantage qui les maintiendraient dans l’assistanat. Les montants des allocations chômage ou les revenus d’assistance, trop élevés par rapport aux revenus que les individus pourraient obtenir en travaillant, peuvent créer des « trappes à chômage » ou des « trappes à inactivité ». Ce sont des situations dans lesquelles la reprise d’un emploi faiblement rémunéré par un allocataire d’un minimum social conduit à une stabilité voire une baisse du niveau de vie, de telle sorte que celui-ci pourrait « préférer » demeurer dans le dispositif d’assistance. Ces revenus sociaux peuvent ainsi désinciter l’individu à fournir les efforts pour occuper un emploi salarié normal et l’inciter à rester dans une situation de pauvreté et d’assistance. Ils auraient un effet contre-productif.