Rencontre avec un gone: Clovis Cornillac
Nous ne supportons pas le même club, mais on ne va pas faire un derby ASSE/OL.
Dans le site la Stratégie Du Poulpe nous reprenons souvent des biographies pour voir comment chacun incarne son conatus. Ce dernier étant selon le philosophe Spinoza une energie vitale qui nous pousse à persévérer dans notre être. Cela nécessite de relever quelques grandes affections qui poussent les individus dans un sens ou un autre, pour éprouver plus de joie et moins de tristesse.
Clovis nait à Lyon le 16 août 1968 dans une famille de comédiens, Myriam Boyer et Roger Cornillac. C'est donc un enfant de la balle.
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Selon l’explication traditionnelle, les enfants de balle étaient les fils des maîtres du jeu paume, initiés très tôt à ce sport. C’est l’origine indiquée par la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694) : On appelle Enfants de la balle, les enfants d’un Maistre de jeu de paume et tous les enfants qui embrassent la profession de leur père.
Une autre version dit que l’expression trouve son origine dans le monde du cirque, où les enfants qui grandissent dans cet environnement particulier deviennent des artistes prodiges grâce à une pratique précoce et intensive. Cette expression est maintenant utilisée pour désigner toute personne qui a grandi dans un milieu artistique et qui a développé des compétences exceptionnelles dès son plus jeune âge.
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Devenu au fil des années une figure incontournable du cinéma français, était en quelque sorte destiné à devenir acteur, étant donné qu'il est le fruit de l'union entre deux comédiens : Roger Cornillac et Myriam Boyer. Cette dernière est également un visage emblématique de la comédie française. Tout au long de sa carrière, elle s'est illustrée dans de nombreux films au cinéma, mais aussi dans le multiples fictions télévisées, ainsi que dans une multitude de productions théâtrales. Myriam Boyer avait d'ailleurs remporté le Molière de la meilleure comédienne pour sa prestation dans la pièce intitulée Qui a peur de Virginia Woolf ?
De ses parents, Clovis dit « Ma mère, ma grand-mère m'ont appris qu'on gagnait sa vie en travaillant et que travailler, cela voulait dire se lever le matin et aller bosser. (…) Quand je reste plus de sept jours à ne rien faire, je culpabilise.» Il ajoute : « Que mes parents aient été dans le métier sans être des vedettes m'a fait gagner dix ans. Je suis né dans le chaos, je savais qu'on ne faisait pas ce métier d'acteur pour la réussite, pour l'argent, mais pour la foi, pour cette grande famille du spectacle dont on parle si volontiers et qui n'existe pas. »
"Avec Roger (le comédien Roger Cornillac, son père, ndlr), la plus belle chose qu’elle m’ait apprise, c’est que la vie, c’est génial. Et que le plus grand luxe, c’est de choisir celle que l’on veut. Chez nous, on n’a jamais rêvé d’être les premiers, d’être le plus haut. Ce qui a toujours compté, c’est de faire ce qu’on aime. Et si on porte en nous des origines prolos, très modestes, on les trimbale de la plus belle manière".
Cornillac n’est pas diplômé du conservatoire de théâtre. Il précise qu’"on apprend mieux dans le réel". Dès l'âge de 14 ans, Clovis ne va plus à l’école qu’à mi-temps. L’après-midi, il prend des cours d’art et s’essaie au théâtre de rue.
C'est donc sur les planches que tout a commencé pour Clovis Cornillac. Très talentueux, le jeune homme avait néanmoins un gros "défaut" : un vilain cheveu sur la langue qui aurait très bien pu l'empêcher de poursuivre sa carrière de comédien.
Tout seul, il apprend à se défaire du cheveu sur la langue.
"Je zozotais depuis que je parlais", ce zozotement ne gênait pas particulièrement le comédien. C'est son professeur de théâtre qui lui avait d'ailleurs conseillé de le corriger. "Il y avait un prof qui était adorable et qui était très sympa. Il m'avait dit : 'Peut être que ça serait bien que tu enlèves ce zozotement'", se souvient Clovis Cornillac. "J'étais tellement orgueilleux que je lui ai dit : 'Si c'est pour jouer comme vous, non'. Donc j'étais très fier de ce truc-là et en même temps très embêté".
Il tourne son premier film en 1985, "Hors-la-loi" de Robin Davis où il a l'un des rôles principaux de délinquant. À la suite de ce film, l’agent de comédiens Dominique Besnehard lui trouvera d’autres rôles.
Pas question , pour l’heure, d’abandonner l’interprétation. « Jouer fait partie de moi. Je n’ai pas l’impression de pouvoir m’en passer. »