PARTIE 3 LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE
On distingue deux politiques : les politiques actives, qui cherchent à accroître le niveau de l'emploi dans l'économie (relance, formation..), et les politiques passives dont l'objectif est de rendre le chômage supportable (« traitement social du chômage » avec aides sociales).
3.1 Relancer de la demande
Les pouvoirs publics peuvent adopter des politiques conjoncturelles pour lutter contre le chômage qui résulte des fluctuations de l'activité économique.
Nous avons vu que même dans l'UE les gouvernements peuvent faire une RELANCE BUDGÉTAIRE. Selon la logique de Keynes il faut relancer l'économie en dépensant plus.
C'est l'effet multiplicateur.
Calculer le multiplicateur
Pour calculer le multiplicateur keynésien, une formule simple est utilisée : multiplicateur = 1 / (1 – propension marginale à consommer).
La propension marginale à consommer (PMC) représente la proportion du revenu supplémentaire qu’un individu consacre à la consommation plutôt qu’à l’épargne. Plus cette propension est élevée, plus les ménages dépensent une grande partie de leur revenu supplémentaire, ce qui entraîne un effet multiplicateur plus important.
Prenons un exemple concret : supposons que la PMC soit de 0,8. Cela signifie que pour chaque euro supplémentaire de revenu gagné, les ménages dépensent 0,8 € et épargnent 0,2 €.
Dans ce cas, le multiplicateur keynésien serait de 5, calculé comme cela :
Multiplicateur = 1/(1−0,8) = 1/ 0,2 = 5
Cela signifie qu’un investissement initial de 100 € aura un impact final sur le revenu national de 500 €.
ΔY = ΔI (1/1-c)
Y revenu national I investissement
Nous savons qu'il est aussi possible d'adopter une politique de relance monétaire, la banque centrale d'un pays ou d'une zone économique baisse alors les taux d'intérêt pour réduire le coût des crédit. Ainsi ménages et entreprises peuvent emprunter pour consommer et investir.
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REMARQUE: Dans une logique keynésienne un salaire minimum doit permettre aux individus d’avoir un niveau de vie décent et permet de soutenir la consommation et donc la croissance.
3.2 Baisser du coût du travail
Selon les libéraux néoclassiques, le chômage résulte du coût du travail (salaire+ cotisations sociales) trop élevé. Les entreprises risque alors de substituer du capital au travail ou de délocaliser leur production dans un autre pays.
L’idée des libéraux est que la productivité du travail doit augmenter plus vite que la hausse des salaires. Donc il faut freiner les salaires ou augmenter la productivité des travailleurs (formation, innovations…).
Ils préconisent aussi l’allègement des cotisations sociales.
La baisse ou la suppression du salaire minimum serait une solution mais les études statistiques montrent des effets contradictoires sur le chômage .
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BILAN COMPARATIF
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3.3 Flexibiliser le marché du travail et renforcer la formation
3.1 Les politiques de formation et de flexibilisation
Pour réduire le chômage structurel, les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre des politiques de flexibilisation du marché du travail.
Selon les économistes néoclassiques, le chômage structurel s’explique par les rigidités du marché du travail, c’est-à-dire par un excès de règles dissuadant l’embauche : salaire minimum, durée légale du travail, règles protégeant l’emploi à durée indéterminée (encadrement du licenciement notamment).
Assouplir ces règles qui visent à protéger les actifs doit ainsi inciter les employeurs à embaucher plus. C’est l’objectif des politiques de flexibilisation.
Les pouvoirs publics peuvent d’abord favoriser la flexibilité externe en permettant aux entreprises d’ajuster plus facilement leurs effectifs à la conjoncture économique, à la hausse comme à la baisse.
Dans les années 1980, les pouvoirs publics ont facilité le recours à d’autres formes de contrat de travail que le traditionnel contrat à durée indéterminée, notamment au contrat à durée déterminée (CDD) et à l’intérim, pour permettre aux entreprises de s’adapter aux variations de leur activité.
Par exemple, pour faire face à l’augmentation de la production avant Noël, une chocolaterie peut embaucher en CDD ou recourir à des intérimaires, évitant ainsi les coûts et les tracas administratifs liés à des licenciements si elle avait embauché en CDI.
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Les pouvoirs publics ont aussi assoupli les règles du licenciement en le rendant moins coûteux, en raccourcissant les procédures et en diminuant les possibilités de contestation.
Les pouvoirs publics ont aussi favorisé la flexibilité interne en permettant aux entreprises d’ajuster plus facilement le temps de travail en fonction de la situation de l’entreprise.
Exemple: Depuis 1994, les pouvoirs publics ont donné aux entreprises la possibilité de conclure des accords d’annualisation du temps de travail. Dans ce cas, le temps de travail n'est plus défini sur la semaine (35h) mais sur l'année (1600h).
Mais la flexibilité, en particulier la flexibilité externe, peut avoir des effets négatifs.
En effet, une généralisation de la précarité du travail pourrait se traduire par une baisse des revenus pour une partie des salariés en CDD, en intérim ou à temps partiel, qui s’accompagnerait d’une diminution de la demande des ménages et, donc, d’une progression du chômage keynésien.
Toutefois, la précarité n’est pas nécessairement la contrepartie de la flexibilité du marché du travail. Le modèle dit de « flexicurité » ou de « flexisécurité », inspiré de l’expérience danoise, combine ainsi une faible protection de l’emploi (embauches et licenciements facilités) avec une indemnisation généreuse du chômage, et un effort important de formation des chômeurs qui sont en outre régulièrement contrôlés.
Résumez les propos de cet économiste
L'objectif est de favoriser un meilleur appariement sur le marché du travail et lutter contre un chômage structurel.
On peut tout d’abord renforcer l’employabilité (capacité à obtenir un nouveau travail ) des plus jeunes par davantage de formation initiale, la qualification apportant est toujours une protection relative envers le chômage.
On peut aussi augmenter le nombre d’apprentis pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.
On peut ensuite renforcer les qualifications des salariés par la formation professionnelle qui leur permet de s’adapter aux évolutions des métiers ou de se reconvertir.
Mais aujourd’hui, paradoxalement, ce sont les cadres et les travailleurs les plus diplômés qui bénéficient le plus de la formation continue alors qu’ils sont moins touchés par le chômage.
Enfin mettre l’accent sur l’accompagnement et la formation professionnelle des chômeurs pour améliorer leurs qualifications et/ ou leur permettre de se reconvertir, donc améliorer leur employabilité.