Les super-héros sont partout ! Mais sont ils mous du genou?

Les super héros font un retour en force au cinéma, dans les galeries d'art...

Il est vrai que leurs histoires sont structurées comme les grands récits mythiques. Auraient-ils pour fonction de réenchanter un monde soumis à une rationalisation croissante ? Le super-héros seraient il une forme syncrétique du héros mythologique, du saint, du prophète, revêtu de couleurs chamarrées?

C’est peut-être ainsi qu’on peut expliquer l’apparition de Superman à la fin des années 1930. Inventé par deux jeunes américains en 1934, le musclé bleu à la cape rouge sera refusé par tous les journaux avant de faire une première apparition en 1939 dans le magazine « Action Comics ».

Pour la période récente, certains préfèreront retenir l’idée que le mythe (et les récits issus des comic books) est  porteur de croyances et est donc créateur de solidarité.

C’est cette même fonction qu’on retrouve aujourd’hui chez les  real life super-héroes, ces quidams qui revêtent des costumes de super-héros pour accomplir des actions caritatives et des gestes citoyens ; image étonnante du personnage de fiction qui accède à une existence réelle.

. Samedi 23 novembre il faisait froid à Saint-Etienne. Pourtant je suis allé traquer les super-héros à la Galerie Berthéas lors du vernissage SPARK  (photo en vert HULK) Ils sont là partout sur les toiles,  transformés en icones POP ART. Le travail de SPARK est superbe visuellement.."Au départ le tableau est fait proprement, avec les personnages bien tracés avec tout un tas de techniques de peinture. Et une fois que tout est propre, je salis tout. C’est l’étape finale, je salis, je tague et j’écris. Ça, c’est l’inspiration de Basquiat. Les écritures sont la partie spontanée. Il y a un travail réfléchit et après quand je salis et tague la toile, c’est purement instinctif. En fait, j’ai deux gourous : Basquiat et Erro." "Batman me touche beaucoup. C’est le seul qui n’a pas de super-pouvoir. Pour compenser ça, il a travaillé sur le corps et l’esprit dans un sens d’union et d’harmonie".

Pour en revenir à notre problématique  je ne sais pas si ces super-héros sur toile (pas seulement Spiderman!) auraient encore la force de voler au secours de la veuve et de l'orphelin....N'ont -ils pas plus vocation à épater la galerie?

Je me disais alors que ces héros à l'origine issus de la crise des années 30 revenaient dans un contexte économique actuel perturbé. Mais désincarnés en produits artistiques colorés ils sont sans doute un peu mous du genou. Ils se sont transformés en support de distinction symbolique pour ceux qui ont les moyens de les acheter. Il est temps qu'ils reviennent dans la rue, visibles par tous dans les villes. Leur place n'est pas dans les salons des appartements de standing. C'est toute la vocation du vrai street art , une énergie vitale qui part de la rue et qui virevolte d'immeuble en immeuble comme le fait Spiderman.