Que se passe t-il dans la tête de François Hollande ?
Ce que j'aime chez lui c'est son côté insaisisable...Encore une fois il surprend.
C'est toujours intéressant de voir ceux qu'ils fait réagir. Qu'ils soient de droite ou de gauche , ce sont des dogmatiques enfermés dans des postures idéologiques. Ainsi avec François Hollande nous avons un formidable détecteur à individus figés dans des identités de cartons patte...
C'est bien pour cela que François Fillon lors de son dernier meeting lors des primaires de la droite et du centre fin novembre 2016montre dans son discours qu'il n'a rien compris en clamant:"François Hollande, c'est un Paul Deschanel qui tombe du train toutes les semaines depuis cinq ans – et qui remonte, imperturbable, en souriant, dans son petit wagon"...On sait que Deschanel élu président de la République en janvier 1920, a eu des problèmes de santé mentale. Il était entre autres évènements tombé d'un train en direction de Montbrison. Comment le rigide Fillon peut-il saisir la complexité de F Hollande ?..Si Hollande a la fluidité du poulpe, Fillon a le syndrome du castor (avec sans surprise un passage chez les scouts). Donc le besoin d'être rassuré par des fondations simples et visibles et de faire barrage aux flots de l'imprévu ...
Que se passe t-il dans la tête de François Hollande ? C'est la question que posait France 3 le lundi 7 avril avec le journaliste Franz-Olivier Giesbert ou FOG (photo).
En 90 minutes, FOG montre que François Hollande n'est pas celui qu'on croit. Surnommé « Culbuto », « Mollande », « Flamby » ou « Guimauve le conquérant » par ses adversaires qui lui reprochent de ne jamais trancher et de manquer d'autorité, il est surtout pour FOG « le Mozart de l'évitement ». Son fils déclare que quand on est dans une pièce avec son père on ne sait jamais par quelle porte il va sortir.
On comprend que le président est "sans aspérités"... "cet homme tant de fois méprisé, mais qui finit toujours, à force de calcul et de conciliation, à surnager au milieu des tempêtes". "Avec des adversaires qu'il ne combat jamais de face", qu'il use, rend fous, "mais toujours avec une infinie courtoisie".
Dans le documentaire de FOG, Catherine Nay journaliste à Europe 1 nous livre une bonne analyse de la photo officielle.
François Hollande ne se voit pas en "roi soleil" enfermé à l'Elysée. Il est dans le jardin à l'ombre des arbres et loin du palais ensoleillé. Il est là comme un citoyen normal , une manche plus longue que l'autre.....
Dans son livre "Itinéraire secret" Serge Raffy parlait de stratégie de l'araignée. Une araignée qui tisse lentement sa toile. Rien ne le rebute, ni les réunions sans fin, ni les salles des fêtes en province, ni les marchés. Je parlerai plutôt de stratégie du Poulpe. Ce n'est pas un homme de clan, il incarne la souplesse, le rassemblement.
François Hollande est né à Rouen, le 12 août 1954, dans un milieu bourgeois catholique. Mais ses origines lointaines sont plus modestes et du Nord, de Plouvain plus exactement. Plus loin encore ses ancêtres calvinistes viennent de Hollande et auraient fui les persécutions catholiques espagnoles. Le père, Georges Hollande, est médecin et possède une clinique ORL. La mère, Nicole, est assistante sociale. D'un côté un homme autoritaire, ombrageux, admirateur de Jean-Louis Tixier Vignancourt, qui se pique de politique au point d'essayer de se faire élire sur des listes d'extrême droite. De l'autre une femme enjouée, qui aurait plutôt des sympathies à gauche, pour Mitterrand notamment. On comprend que le jeune Hollande ait dû faire de gros efforts pour réconcilier ces contraires.
Dès l'enfance, plutôt que de se heurter de front avec le père, il préférera l'esquive. Idem pour affronter les frères de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle qui ne passent pas pour des taquins. "Il était quand même élève dans une école des Frères chrétiens qui était une école très dure, il subissait des châtiments corporels et avait un père autoritaire. Sa manière d’esquiver, explique-t-il, c’était le sourire, le rire et souvent la causticité".
Son sourire, son côté jovial ? Une tenue de camouflage qui lui permet de se balader en terrain ennemi. Finalement sa cellule familiale et l'école chrétienne où l'on apprend à masquer ses sentiments lui auront servi d'entraînement quand il lui faudra déjouer les pièges du parti socialiste. En 1968, Hollande trop jeune ne lancera des pavés sur personne. Surtout pas dans sa bonne vieille ville de Rouen. Car c'est l'époque que son père choisit pour larguer sa clinique, ses amis et partir à Paris avec toute sa famille. Rupture du jour au lendemain qui laissera les deux garçons Hollande (François a un frère aîné musicien nommé Philippe) un peu désemparés. Le lieu d'arrivée ? Neuilly. À croire que Neuilly est le centre de gravité de la politique française. À croire également que Christian Clavier est lui aussi incontournable. Car au lycée Pasteur de Neuilly, le jeune François devient copain avec Clavier certes, mais aussi Thierry Lhermite. Il fréquente même un temps Gérard Jugnot et Michel Blanc. Imaginez si Hollande, qui se distingue déjà par son sens de l'humour, avait décidé de faire équipe avec les gars du Splendid ? On verrait aujourd'hui Hollande dans les Bronzés. Les Bronzés font de la politique par exemple… Mais voilà, l'humour pour François est une arme, pas une finalité. Ce qui l'intéresse finalement ce n'est pas de rire de tout mais au contraire de se confronter à des matières que le commun des mortels trouverait, disons-le, un peu chiantes.
Son fameux sens de l'humour! Excellent timing le plus souvent! Un exemple ci-dessous lié au fait que ce début de quinquennat est très marqué par la pluie!! Au parti socialiste certains le qualifiaient de "monsieur blagues".