Super Mamie à Saint Etienne
J'en entendu dire "il y a Super Mamie à Saint Etienne", mon imagination débridée visualisait alors une nouvelle venue dans la galaxie des Super Héros.
Mais en fait non , c'est un concours créé en France en 1996 par Fabienne Ollier que j'ai rencontré lors de l'évènement.
Elle souhaite ainsi rendre hommage aux mamies nouvelle génération (de 44 à 90 ans), dynamiques, débordantes de joie de vivre qui ont su, tout au long de leur vie, trouver un équilibre entre leur vie familiale et leurs activités sociétales (bénévolat, engagement humanitaire, etc.). Le déclic pour Fabienne s'est produit lorsqu'elle était enceinte. Elle regardait la télé où passait un reportage sur des concours de mamies aux Etats Unis. Dans la biographie de Fabienne qui a grandi entre le Vaucluse et l'Ardèche j'ai relevé qu'après le divorce de ses parents elle à quand même bénéficié de la force du lien familial et que ses deux grand mères furent ses meilleures complices.
On peut trouver le concours désuet et un peu conservateur mais en y réflichissant il est lié à un thème clef de notre temps. En effet la visibilité sociale des personnes âgées est aujourd'hui croissante. Leur durée de vie depuis le début du XXe siècle a augmenté en moyenne de plus de trente ans ce qui étend la phase grand-parentale. L'allongement de la vie relativise l'écart intergénérationnel et rapproche de fait temporellement les générations. C'est donc une figure sociale renouvelée du grand-parent qui émerge et qui contribue aux liens et à la solidarité entre générations. La grand-parentalité renvoie à des thématiques centrales comme le travail des femmes, les moyens de garde des jeunes enfants, la protection sociale et les recompositions familiales.
Lors du concours Rhône Alpes qui s'est déroulé à Saint Etienne les 6 candidates ont témoigné d'un réel dynamisme en sumontant les épreuves de la vie....L'ensemble était dominé par beaucoup d'émotions puisque dans la présentations des 6 candidates les 3 générations se retrouvaient sur scène...C'était aussi en fin de compte un témoignage des évolutions de la famille...La famille change, dans son cours de sociologie de la famille professé à Bordeaux en 1892, Émile Durkheim est le premier grand sociologue à inscrire les mutations de la famille dans le processus de modernité. La famille conjugale qui émerge à la fin du XIXe siècle est relationnelle (les relations entre ses membres priment sur « les liens qui dérivaient des choses »), individualiste (indépendance et autonomie des individus) et privée/publique (« L’État est devenu un facteur de la vie domestique »). À partir des années 1960, ce modèle familial connaît de profondes transformations. Les sociologues et les démographes se sont tout d’abord centrés sur l’évolution des formes de la famille, concluant à l’émergence d’une « famille incertaine » (Louis Roussel).
Mais c’est au niveau de ses fonctions que les changements sont les plus profonds, ces évolutions marquant une seconde étape dans le processus de modernité (seconde modernité pour Ulrich Beck, modernité avancée pour Antony Giddens ou « famille moderne 2 » pour François de Singly). La volonté d’autonomie et d’indépendance des individus conduit à un rejet du modèle conjugal traditionnel. Non seulement les femmes refusent aujourd’hui la division des rôles qui les cantonnaient au foyer mais encore, au sein du couple, les attentes sont renforcées : le divorce ne traduit pas un rejet de la vie en couple mais des exigences plus grandes dans la vie à deux. (Photo avec Fabienne, Henrianne Gouillon la gagnante et la chanteuse Magalie Vaé)