C'est lors de la projection d'un documentaire sur La Chaine Parlementaire que j'ai découvert Kizo ( voir ).. Ce combattant de la paix sociale est un colosse de 100 kilos de muscles, les lois de la traction n'ont plus de secret pour lui. Il a mis en place une méthode sportive à Grigny qui forge le corps et l'esprit. Pour calmer les tensions et grâce à l’autorité qu’il dégage, il est capable de faire s’entraîner ensemble des jeunes de bandes rivales... J'ai donc décidé de lui poser quelques questions:  

 Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

-Mon nom est Kizo. Je travaille en tant que médiateur social. Je suis aussi compositeur, auteur, réalisateur et organisateur événementiel. Je suis pratiquant de sport de combat et ancien compétiteur de Street Workout. J'ai gagné mon surnom de "Chasseur de poids-lourd" car je n'ai pas encore été vaincu à ce jour. Je suis également le fondateur du No Joke Training.

En quoi consiste votre méthode sportive?

-Cette discipline, je l'ai créé suite à mon parcours de vie et à ce que j'en ai appris. J'essaie maintenant de partager ces savoirs et expériences avec d'autres personnes qui ont pu avoir les mêmes expériences de vie ou pas. En 2007, ma méthode sportive avait pour but d’aider les jeunes des bandes de mon quartier à se canaliser. C'est à dire, que l'énergie qu'ils pouvaient dépenser à se mettre en colère, se battre ou autre, et bien ils la dépensaient dans le No Joke Training. Au départ, on retrouvait des exercices de musculation aux poids de corps associés à différents sports de combat et d’art-martiaux.   

Aujourd’hui, c’est aussi une méthode de renforcement physique et mental avec une philosophie de vie particulière. La philosophie du « No Joke Training » intègre une dimension morale qui permet aux pratiquants de se dépasser physiquement, mentalement mais aussi spirituellement afin d'avoir une meilleure connaissance de leur corps et de leurs capacités. Cette méthode sportive fait appel à beaucoup de valeurs pour ceux qui la pratiquent. Valeurs que j’ai pu exporter au Brésil et à l’ile de la Réunion avec mes collègues.

Est-ce déclinable dans d'autres villes? Un important budget est-il nécessaire ?

-C'est tout à fait déclinable dans d'autres villes, c’est la raison pour laquelle je compte organiser une tournée de prévention à travers le No Joke Training dans différentes villes de France mais également en Afrique. Pour le moment je ne souhaite pas faire d’événements à gros budget car ils doivent servir d’exemple pour des pays qui ont moins de moyens afin qu’ils puissent prendre conscience qu’avec peu il est possible de beaucoup et d’aller loin.

Êtes-vous inquiet pour l'avenir des jeunes en France?  

-Je suis de moins en moins inquiet. Je prend exemple sur la banlieue, où il y a des gens qui, comme moi, ont compris qu’il ne fallait plus attendre les promesses de certains politiques, qui ont compris qu’il fallait entreprendre des choses pour pousser la jeunesse à agir, à construire, à avancer et à ne plus se plaindre par habitude. Je ne dis pas que les politiques ne font rien, bien au contraire, mais que certains ne parlent pas la même langue que nous et ne voient pas notre réalité du même œil que nous.  Merci Kizo!   https://www.facebook.com/NoJokeTraining  

J'ai demandé au rappeur Fik's Niavo que j'avais rencontré à Saint-Etienne ce qu'il pense de cette discipline:

"Oui Serge...J'ai un avis très positif sur le NO JOKE de Kizo, d'autant plus qu'il m'a demandé de l'aider à le développer dans notre pays d'origine: le Congo Kinshasa ! La détermination est la seule caractèristique nécessaire, il n'y a pas d'équipements couteux à avoir si ce n'est un survet et un tshirt.  De plus j'ai assisté en tant que spectateur à des scéances et l'état d'esprit de kizo met tout le monde à l'aise et il est surtout très motivant. "