Ce selfie avec Jean Louis Gasset quelques minutes avant le match contre Reims a une histoire, vous allez comprendre pourquoi.
Le coach la lumière du soleil il connait, c'est un natif de l'Hérault. Et cela s'entend à l'entrainement des verts. Sa voix est grave, rocailleuse, chaude avec cet accent qui porte la passion quand il parle football. Incomparable. Le timbre colle à son passé montpelliérain, une première vie comme joueur pro puis entraîneur-adjoint et entraîneur du club héraultais de Louis Nicollin. De la Paillade à la Division 1. Puis à Caen et Istres, seul, il a confronté ses idées au terrain.
Après, il y a le deuxième acte de sa carrière, une décennie partagée avec Laurent Blanc, dont il devient l’adjoint à Bordeaux, en équipe de France puis au Paris SG. Dans ce rôle, on jurerait qu’il préfère marcher à l’ombre pour mieux éclairer le travail du tandem qu’il forme. Jean-Louis est quelqu’un de sanguin parfois, ça peut éclater. Il avait un rapport très paternel avec les joueurs. Quand il faut gueuler, il le fait. Laurent Blanc, lui, est plus posé. C’était vraiment le chaud et le froid dans ce duo.
Nommé à la tête de l'ASSE en décembre 2017 ill s’est attaché à remettre le club à un rang conforme à ses ambitions. Je me souviens qu'à l'époque c'était la crise et il n'y avait pas grand monde à l'Etrat. Je l'avais appelé pour lui souhaiter la bienvenue et faire une photo sous un ciel bas et gris.--->
Gasset aime vivre à l'ombre. Le voici mis en lumière malgré lui. L'homme ne veut pas d'une exposition médiatique, il préfère le jeu, ses joueurs, les conversations avec les supporters. C'est un artisan, un vrai entraineur qui n'est pas là pour faire le show.
Le selfie vu au départ témoigne de cela. Il faut savoir que le week end du match contre Reims, l'émission Stade 2 de France 2 à programmé pour le dimanche un portrait de Jean Louis Gasset. La journaliste Claire Delattre avait déjà accumulé des images de tournages sur le coach depuis plusieurs semaines avec par exemple des images d'entrainement , de conférence de presse et de témoignages. Mais pas d'interview .
Vous le savez je fais beaucoup de selfies avec les joueurs dans le cadre de mon blog la Stratégie Du Poulpe. La journaliste de France Télévisions m'a donc contacté pour intégrer une scène où je vais voir l'équipe et notamment le coach avant le match contre Reims.
Nous nous donnons donc rendez-vous devant le stade puis nous partons voir l'équipe . Sur place je suis équipé d'un mico HF pour d'éventuels échanges.
Et c'est là que le thème de l'ombre et de la lumière revient.
Le soleil va se coucher et c'est bientôt le départ du bus pour le stade. je fais quelques photos dont une avec Robert toujours bienveillant. Claire est un peu en retrait avec sa caméra. Le chauffeur sait que la route commence a être bloquée par le mouvement gilet jaune qui se prépare pour le 17 novembre, mais les motards sont là pour l'escorter.
Par tradition dans tous les clubs, les entraineurs laissent monter les joueurs en premier et ils arrivent ensuite.
Quand le coach voit la caméra de Claire, il se retourne et c'est le dos tourné à la caméra qu'il réalise le selfie avec moi.
Quand il fait une photo c'est pour faire plaisir au gens et non pas pour se mettre en scène. Je ne le savais pas à ce moment là mais Claire malgrè plusieurs tentatives s'était vu refuser par le club un contact direct avec le coach, ce malentendu est source de quiproquos car au départ elle est dans une démarche positive afin de réaliser le portrait le plus authentique possible, elle a vraiment une volonté d'investigation....Elle dira dans son reportage que c'était difficile d'approcher le coach qui préfère s'en tenir aux conférences de presse.
Dimanche 11 novembre vers 18h45 c'est la diffusion...
Je pensais qu'elle intégrerait cette image du coach artisan qui tourne le dos à la caméra car il préfère l'ombre à la lumière. Mais au final dans le reportage de Stade 2 il n'y a rien de cette chasse aux selfies, j'avais reçu un message dans l'après midi pour me prévenir. L'ensemble est clair avec des témoignage de Loîc et Wahbi et d'Allou Diarra, mais cela manque un peu d'originalité....On le sait la communication des clubs est assez cadenassée.
Dommage ,mais Il m'en restera cependant un regard enrichissant sur le tournage d'un reportage avec un sympathique duo de journalistes très motivées par leur métier. (merci aussi à Gilles Charles pour les photos du OFF).